Historique du kung-fu

Le KUNG-FU est la plus ancienne forme d'arts martiaux.

Art martial à l'origine, on en tira des exercices thérapeutiques et des progrès médicaux. De très anciens documents indiquent que le célèbre empereur jaune (HUANG TI) fut le premier à utiliser le KUNG-FU au cours d'une bataille en [2674 av. J.-C.]; certains maîtres de KUNG-FU prétendent pourtant que les origines de ces exercices sont antérieures à cette bataille de plusieurs années. Depuis lors, les exercices ont été progressivement modifiés jusqu'a leur forme actuelle. Quelques dates importantes ont marqué leur évolution.

L'historique du KUNG-FU a connu deux époques particulièrement importantes. La première se situe aux alentours de [600 av. J.-C.]. Lorsque IAO TSEU écrivit dit-on la TAO TE CHING, ouvrage qui énonce les principes de la sagesse du TAÔISME, système plus philosophique que religieux, le TAÔISME est un moyen de parvenir a un état de plus grande conscience avec pour principe que c'est la nature qui guide toute chose. Kung-fu et Taoïsme connurent des développements parallèles. La philosophie des pratiquants de KUNG-FU avait ses racines dans le TAÔISME. L'un et l'autre devinrent des systèmes qui comprenaient des techniques de respiration, de méditation et de l'alchimie en plus des techniques médicales et des exercices thérapeutiques. Les moines TAÔISTES devinrent des adeptes de toutes les formes de combat avec ou sans armes. Au même moment les pratiquants du KUNG-FU prirent à cœur la philosophie TAÔISME et ses exercices bien qu'on n'en ait pas la certitude, il est plus que probable que c'est a cette époque qu'entra en vigueur le code de KUNG-FU qui consiste a protéger les faibles et a punir les méchants.

L'autre date importante de l'histoire du KUNG-FU se situe a environ 1000 ans plus tard. À un certain moment, entre [506 et 556 apr. J.-C.] arriva de l'Inde le moine Bouddhiste TAMO plus connu sous le nom de BOUDDHIDARMA. On pense que c'est lui qui apporta le "CHAN" en Chine qui plusieurs siècles plus tard arriva au Japon sous le nom de BOUDDHISTE ZEN. Il s'établit dans le temple SHAOLIN en Chine du Nord dans la province de HONAN.

BOUDDHIDARMA est connu pour l'influence qu'il avait non seulement sur les esprits et les âmes de millions de gens, mais aussi sur leurs corps. Il avait remarqué que ses nouveaux disciples un peu frêles s'endormaient fréquemment pendant ses périodes de méditation. C'est pourquoi il leur apprit 18 séries d'exercices persuadées qu'un corps plus fort les rendrait non seulement plus attentifs, mais également plus proches de leur âme, ce qui est très voisin du but recherché par le HATHA YOGA. Mais BOUDDHIDARMA ne croyait pas aux techniques indiennes. À la place, il utilisa, modifia et mit à jour les exercices de KUNG-FU couramment pratiqués depuis des millénaires par les maitres du KUNG-FU. Ses disciples furent tellement enthousiastes que BOUDDHIDARMA mit davantage d'exercices de KUNG-FU à leur programme quotidien. En quelques années, le temple SHAOLIN devint célèbre pour son développement du KUNG-FU comme pour sa nouvelle doctrine CHAN. Son importance était telle que les plus éminents spécialistes du KUNG-FU venaient au temple pour étudier l'art du KUNG-FU.

Les travaux de BOUDDHIDARMA constituent la première codification et la première étude scientifique du KUNG-FU. Avant cela, rien n'avait été écrit ou organisé. Les techniques avancées étaient jalousement gardées et transmises de maitre à disciples. Les exercices de BOUDDHIDARMA connus sous le nom de "Boxe des moines en 18 leçons", n'avaient à l'origine pour seul objectif, que la protection de la santé, mais ils inclurent bientôt le KUNG-FU en général.

Après la mort de BOUDDHIDARMA, ses disciples se dispersèrent et son art fut presque oublié. Plusieurs centaines d'années après cet art réapparues grâce à un jeune homme riche appelé Yen qui devint moine et prit le nom de Chueh Yuan. Son intérêt pour les exercices et les arts martiaux le conduisit à réviser le système de BOUDDHIDARMA et à le diviser en 72 styles différents. En peu d'années sa mise à jour et son orientation martiale fit de l'art SHAOLIN le plus remarquable de Chine. Mais Chueh Yuan n'était toujours pas satisfait; il parcourut le pays à la recherche d'autres maitres susceptibles de travailler avec lui. Jusqu'au jour où il rencontra un colporteur de 60 ans; celul-ci était en train de se faire malmener par une brute. Sous les yeux de Chueh Yuan, la brute décocha un coup de pied sauvage au vieux marchand, mais le vieil homme lui toucha simplement le pied avec ses doigts et la brute s'écroula. Impressionne, Chueh Yuen se présenta sur le champ au marchand. Celui-ci lui expliqua qu'il n'avait pas une grande connaissance des arts martiaux, mais le présenta à Pai Yu Feng, maitre local de KUNG-FU. À 50 ans, Pai était un homme aimable et spirituel et Chueh Yuan réussit à le persuader de l'accompagner au temple de SHAOLIN; la, ils ame1iorerent les 18 mouvements de BOUDDHIDARMA et les 72 de Chueh Yuan; ils en tirèrent 170 mouvements différents qui devinrent la base de l'école externe ou de style dur des arts martiaux et exercices , physiques au temple SHAOLIN.

D'après la légende populaire, la progression était difficile pour "l'étudiant" et n'était pas une simple formalité; s'il n'avait pas satisfait à trois examens difficiles, il ne pouvait quitter le temple. En conséquence, de nombreux étudiants y restèrent 10 ou 15 ans. Le premier examen était un examen oral difficile sur la théorie et l'histoire de l'art. Le second était un combat réel avec un certain nombre de moines très entrainés. Si l'étudiant s'acquittait honorablement de ces 2 examens, on lui permettait de passer l'examen final; un éprouvant par court comportant de nombreux risques dans un labyrinthe spécialement conçu et dont l'unique issue était la porte principale du temple. Le labyrinthe comprenait 108 robots, leurs poings étaient en bois, ils avaient des lances et des couteaux coupants comme des rasoirs et un large assortiment d'armes chinoises ésotériques.

Au fur et à mesure que l'étudiant avançait, les planches sur lesquelles il marchait mettaient les robots en action. Ceux-ci étaient des programmes au hasard de sorte que l'étudiant ne savait jamais s'il serait attaqué par un, trois ou cinq robots ou pas du tout. Si l'étudiant parvenait a la grille, il lui restait un test capital: une urne de plus de 200 kilos ou couvait un feu qui bloquait la sortie.

Pour gagner sa liberté, l'étudiant devait prendre l'urne avec ses avant-bras et l'écarter de son passage. Au cours de l'épreuve, l'urne brulante marquait ses avant-bras de 2 symboles, un dragon sur le bras droit et un tigre sur le gauche. Cela faisait de lui un "Diplomé" du temple SHAOLIN et/ou qu'il se rendit par la suite, il était respecte et traite avec les plus grands honneurs.

Évolution ultérieur du KUNG-FU

Il était naturel que l'apparition de BOUDDHIDARMA et de l'école SHAOLIN conduisît à ses divergences de vues et éventuellement a des méthodes différentes. Deux directions essentielles allaient dominer le KUNG-FU. L'école dite "dure" ou externe et l'école dite "souple" ou interne. Mais il ne faudrait pas déduire de ces termes que ces deux écoles étaient totalement opposées. En fait, les techniques "souples" utilisent un peu de rudesse et vice versa. Cependant, l'école "dure" est essentiellement caractérisée par le rythme, les sauts, les coups de pied, la vitesse et la puissance. L'école "souple" qui se développa environ 800 ans plus tard, est caractérisée par des mouvements lents et gracieux se fondant les uns aux autres par le contrôle de l'esprit davantage que par les exploits physiques et par sa promptitude à contrer la puissance. L'école "dure" peut être assimilée aux mouvements et rythmes de la culture physique tandis que l'eco1e "souple" sera plutôt comparable aux mouvements gracieux d'un ballet.

Assez curieusement les 18 exercices originaux de BOUDDHIjDARMA firent partie de l'école "souple". Il est étrange que ce soit à partir de ces exercices que se développa l'école "dure" qui domina complètement le KUNG-FU jusqu'à ce que le TAl CHI CHUAN et ses arts voisins voient le jour 500 ans plus tard. Cela ne veut pas dire que les exercices de BOUDDHIDARMA tombèrent en désuétude. Chaque novice, quelle que soit l'école à laquelle il appartenait devait les apprendre, n'aurait-ce été que pour retrouver une bonne santé.

Pendant ce temps, l'école externe "dure" était à son apogée. On estime à 360 le nombre d'exercices d'autodéfense qui furent créés à partir de la théorie de base du temple SHAOLIN.

Style de l'aigle

Cet art martial tire son nom de la manière dont le pratiquant tient très souvent ses mains. Il est de plus caractérisé par ses sauts particulièrement hauts, ses coups de pied et autres mouvements aériens. On pense généralement que le créateur de ce style est le célèbre général et patriote Yueh Fei qui vécut de l'an 1103 à 1141apres J.c. Les mouvements sont complexes, gracieux et difficiles à exécuter; ils ne s'adressent pas aux débutants.

Style de l'ivresse

Nul ne sait au juste quand ni pourquoi ce style fut créé, mais il semble qu'il est originaire de la Chine du Sud. Comme son nom l'indique, ses mouvements sont calqués sur le comportement de quelqu'un qui a un peu trop bu. Ce style peut apparaitre au profane comme une suite d'exercices sans lieu apparent, mais en fait, le pratiquant contrôle totalement ce qu'il fait. Certains maitres d'aujourd'hui aiment faire une de leur démonstration en titubant, en tombant, en donnant des coups de pied dans tous les sens, en bondissant tout en tenant un verre d'eau a la main et sans en renverser une goutte.

Style de la Mante Religieuse du Nord

La légende veut que Wong Long, créateur de cette école, inventât ce système en observant le combat d'une mante religieuse avec une sauterelle. Il fut si frappé de l'adresse de la mante qu'il la prit chez lui et étudia ses mouvements pendant des heures en la mettant en présence d'autres insectes. À partir de cela, il mit au point une forme d'exercice dont la position finale ressemble à celle des pattes antérieures d'une mante religieuse. Ce style s'appuie essentiellement sur un jeu de jambes très rapide et a pour but de développer la force physique. Les Chinois du monde entier la pratiquent très couramment.

L'école souple

L'école "souple" ou interne qui fit son apparition aux alentours de 1000 ans après J.-C. ne donna jamais naissance à la diversité de styles que donna l'école "dure". L'école "souple" ne comprend que trois styles de base et le créateur n'est pas le même. On peut dire que seul BOUDDHIDARMA a influencé très indirectement cette école en raison de la nature souple des exercices qu'il préconisait. Mais ils sont tous liés par des mouvements lents et gracieux par l'accent mis sur la nécessité de développer le mystérieux CHl (énergie interne} qui se trouve en chacun de nous et nous protège et par la même philosophie taoïste. Ce sont peut-être les plus beaux de tous les exercices chinois et certainement les plus difficiles à maitriser. Il faut des années d'entrainement pour acquérir ne serait ce que les connaissances de base. Les vrais maitres de cet art n'ont même pas besoin d'exécuter ces exercices physiquement pour en tirer profit; au lieu de cela, ils se mettent en état de méditation et les effectuent en esprit. Le plus populaire de ces trois styles est le Tai Chi Chuan qui se traduit par (le point ultime} en d'autres termes,

Le Tai Chi

Tai Chi ainsi que l'appellent les étudiants, devait être le meilleur des arts martiaux. Ainsi que nous l'avons fait remarquer plus haut, chaque style d'exercices chinois a l'exception partielle des exercices thérapeutiques de BOUDDHIDARMA. 11 avait pour but l'autodéfense nécessaire dans une société chinoise turbulente troublée par des guerres incessantes. Le Tai Chi ne fait pas exception à la règle et est considéré par les Chinois eux-mêmes comme une sorte de boxe fictive. On pratique aujourd'hui quatre types de Tai Chi: Yang, Wu, Ho et Sun. Le style le plus populaire est Wu qui tend au"développement harmonieux de l'être". Le style de base est extrêmement complexe; il comprend quelque 108 mouvements et il faut de 25 à 30 minutes à quelqu'un de très entrainé pour les exécuter. Tous les mouvements sont effectués lentement sans forcer, et sont toujours arrondis ou circulaires. Les mouvements se fondent imperceptiblement les uns aux autres a l'image d'un fleuve et de ses affluents -sans commencement ni fin. 

Fa Kua Chi

Fa Kua Chi est nettement plus récent produit du 19ieme siècle, il a pour base un jeu de jambes complexe et est exécuté de manière un peu plus rapide que le Tai Chi. L'adepte se déplace avec vivacité dans huit directions différentes fondées sur les huit voies de la philosophie taoïste.

Shin Yi CHWan

Shin Yi CH'Wan dernier des trois styles ne comporte que douze mouvements. S'il parait le plus facile des trois, il n'en est rien. C'est probablement le plus exigeant de tous et si l'on considère la complexité du Tai Chi, il n'est pas étonnant qu'il n'ait que peu d'adeptes.

Exercices de base du Kung-fu

Où se placent les exercices de base du KUNG-FU? Au tout début. 115 furent parmi les premières images et aussi dans les premiers utilisés à but thérapeutique.

Quiconque désirait apprendre chez un maitre de KUNG-FU devait pratiquer ces mouvements pendant des mois avant de pouvoir passer a d'autres formes d'exercices. La raison en est double. D'abord, l'élève qui n'a jamais fait les exercices de base de KUNG-FU n'est pas en assez bonne forme pour apprendre les exercices plus complexes. Ensuite, ce sont les mouvements les plus simples les plus faciles a apprendre à partir desquels ont évolué toutes les autres formes d'exercices chinois. Pour apprendre a courir, il faut commencer par apprendre a marcher.

Aujourd'hui, l'influence du temple SHAOLIN continue son œuvre, plus de 75% des styles de KUNG-FU existant descendent directement ou indirectement de ce fameux temple.

Les armes en Kung-fu

Le kung-fu comprend une grande variété d'armes traditionnelles qui sont utilisées pour l'entraînement et la pratique des techniques de combat. Ces armes sont souvent considérées comme une extension des mouvements et des principes du kung-fu lui-même. Voici quelques-unes des armes les plus couramment associées au kung-fu :

1. Bâton (Gun ou Bang) : Le bâton est l'une des armes de base du kung-fu. Il existe différentes longueurs de bâton, allant du bâton court au bâton long. Les techniques de bâton impliquent des mouvements de frappe, de blocage et de tournoiement.

2. Épée (Jian) : L'épée chinoise est une arme traditionnelle élégante et précise. Elle nécessite une grande maîtrise de la technique pour effectuer des mouvements fluides et rapides. Les techniques d'épée sont basées sur la précision, la vitesse et l'agilité.

3. Sabre (Dao) : Le sabre chinois est une arme courbe à un seul tranchant. Il est souvent utilisé pour des mouvements puissants et dynamiques. Les techniques de sabre mettent l'accent sur la force et l'énergie explosive.

4. Lance (Qiang) : La lance chinoise est une arme d'estoc avec une pointe métallique à l'extrémité. Elle est utilisée pour attaquer à distance et est souvent combinée avec des mouvements de pas et des mouvements de rotation.

5. Chaîne avec poids (Nunchaku) : Le nunchaku est une arme composée de deux bâtons courts reliés par une chaîne ou un cordon. Il est populaire pour sa rapidité et sa polyvalence, permettant des mouvements de frappe, de blocage et d'enroulement.

6. Éventail (Shan) : L'éventail chinois peut être utilisé à la fois comme une arme cachée et une arme d'autodéfense. Il peut être ouvert et fermé rapidement pour créer des attaques surprenantes et des mouvements de distraction.

Ces armes ne représentent qu'une petite partie de la vaste gamme d'armes utilisées dans le kung-fu. Il existe de nombreuses autres armes, telles que les couteaux papillon, les hallebardes, les lances à crochet, les étoiles de jet, les épées à deux mains, etc. Chaque arme a ses propres caractéristiques et techniques spécifiques qui nécessitent une formation et une pratique dédiées.

Le temple de shaolin

Le temple Shaolin, également connu sous le nom de temple Shaolin de la montagne Song, est un temple bouddhiste situé dans la province du Henan en Chine. Il est célèbre pour son association avec le kung-fu Shaolin et est considéré comme le berceau de cet art martial.

Le temple de Shaolin a été fondé au 5e siècle après J.-C. pendant la dynastie Wei du Nord par le moine bouddhiste indien Bodhidharma, également connu sous le nom de Da Mo en chinois. Bodhidharma est crédité d'avoir introduit le bouddhisme Chan (connu sous le nom de Zen au Japon) en Chine et d'avoir enseigné des techniques de méditation et de conditionnement physique aux moines.

Le temple de Shaolin est devenu un centre important pour la pratique du bouddhisme Chan, mais il est également devenu célèbre pour sa tradition martiale. Les moines shaolin ont développé des techniques de combat basées sur la coordination du corps et de l'esprit, utilisant les mouvements et les principes du kung-fu. Ces pratiques mariales étaient considérées comme une forme de méditation en mouvement, permettant aux moines de cultiver à la fois la discipline spirituelle et la force physique.

Le temple de Shaolin a subi de nombreuses destructions et reconstructions au fil des siècles en raison de conflits et d'incendies. Cependant, il a été préservé et restauré à plusieurs reprises, et il reste aujourd'hui un site sacré et un centre d'étude du bouddhisme et des arts martiaux.

En plus de son rôle spirituel, le temple de Shaolin est également devenu une attraction touristique populaire. Des milliers de visiteurs affluent chaque année pour admirer les structures anciennes, découvrir les arts martiaux shaolin et assister à des démonstrations de kung-fu réalisées par les moines.

Le temple de Shaolin a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2010 en tant que partie des "Monuments historiques de Dengfeng dans les montagnes de Song". Il continue d'être un symbole de la culture chinoise et de l'art martial shaolin.